Avant de commencer cette aventure, j'étais interne en hépatologie pédiatrique, dans un grand service renommé. 80h par semaine. Lorsque j'ai émis l'idée de faire un stage à l'étranger, les réactions de ma hierarchie ont été, soit négatives, soit incrédules. "Ca ne se fait pas". Voyons, quelle idée, un interne ça reste dans son service, ça travaille, ça se forme, à la rigueur, mais en France, au profit des hôpitaux français. Après des mois de démarches administratives, des liasses de papiers (du consentement du chef de service d'accueil à celui du directeur de l'hôpital d'arrivée, en passant par la DRASS de Paris et la femme de ménage du service), j'ai fini par enfin obtenir un accord de stage.
J'ai le droit de me former ! en génétique ! Dans un -voire LE- meilleur service d'Angleterre. Merci Paris, merci mes sponsors, merci merci.
Mes chefs en hépato étaient vaguement au courant de mon départ prochain. Enfin, un chef, ça n'est pas compliqué. Même avec une seule interne survivante au bout de 6 mois passés parmi eux, sur 3 internes initialement, pas question de modifier ses habitudes. Les seules choses qui les intéressaient en cette fin de semestre, était : "quand est-ce que vous faites votre pot de départ ?", ainsi que "aurez-vous bien fini de dicter tous vos compte-rendus ?"
La routine, quoi.
Le dernier jour, on m'a enfin demandé : "et au fait, que vas tu faire à Londres ?"
Manchester, je vous dis ! Manchester, répète-je, à tous mes amis qui me demandent encore et toujours où je vais, déja ? Manchester, son club de foot, sa bière, et surtout, son climat... Manchester, je réponds, et mon interlocuteur me regarde d'un air désespéré, presque en s'excusant d'avoir posé la question.
Manchester, qui résonne à mes oreilles comme un grand bol d'air.
Manchester.
Enfin !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire