lundi 30 novembre 2009

Aventures dans le Greater Manchester

Telle une naïve touriste japonaise réjouie de prendre le RER B pour Mantes-la-Jolie dans le but de découvrir un maximum de la région, c'est avec un grand sourire que je me réveillais à 6h mercredi afin de prendre le train pour Blackburn, banlieue nord de Manchester.
En effet, les généticiens anglais, ne voulant pas négliger ce fabuleux vivier de maladies récessive qu'est la banlieue mancunienne défavorisée avec son taux record de consanguinité, appliquent le bon vieux principe "si tu ne viens pas à moi, j'irai à toi' : ils consultent régulièrement dans les hôpitaux périphériques, ce qui est assez bien finalement car celà permet à des gens qui n'ont pas les moyens de se déplacer d'avoir accès à un éventuel diagnostic et conseil génétique.
Sauf que, dans mon ignorance de l'immensité et de l'ouverture sur le monde d'une ville comme Manchester, je n'avais pas imaginé qu'il puisse y avoir 2 gares... J'ai donc allègrement raté mon train (oui, j'avais une chance sur deux), puis fait les frais d'une sorte de grève improvisée, qui a retardé le train suivant de 20 minutes.
Mais c'est finalement sous un magnifique arc-en-ciel que la ville de Blackburn m'est apparue, une heure plus tard (le soleil ce jour-là avait tenté une sortie, mais la pluie a gagné la partie).
Et, très exactement 3h après avoir quitté mon cosy intérieur du "Neuilly" mancunien, après avoir affronté une ultime épreuve -celle de trouver un bus qui va à l'hopital, et au bon, car il y en a deux !- j'arrivais, à temps (!) à la consultation, pour voir les premiers patients. La journée fut passionnante et je ne regrette pas mes 5h30 de trajet aller-retour !

En bonne touriste japonaise, je n'ai pas omis de prendre une photo pour dire "j'y étais !" Je vous laisse imaginer la tête du chauffeur de bus et des passants qui me regardaient... ;)

dimanche 29 novembre 2009

"Parties" en tout genre...

Petit aperçu des divertissements offerts par Manchester :

Le karaoke à l'anglaise chez "Crazy Wendy", sortie organisée par le service de génétique : d'abord, repas thailandais, puis les gens chantent à tue-tête les tubes diffusés. C'est à qui montera le plus haut sur les bancs, les tables, à qui criera le plus fort -eh oui, les anglais conaissent par coeur les paroles des chansons anglosaxonnes...- enfin l'ambiance est complètement déjantée ! Un peu trop sonore à mon gout (s'installer sous les hauts parleurs n'était pas la meilleure idée du siècle), mais très dépaysant et ça nous aura au moins permis de voir des gens de l'hopital sous un jour, heu... différent :)


La soirée américaine de Thanksgiving de l'International Society : nous avons fait la connaissance d'une américaine, d'une coréenne et d'une anglaise autour d'un repas "typique" de Thanksgiving, après une brève présentation des USA par des étudiants américains (chacun parlait de sa région et de ses traditions). Nous avons échangé des bons plans pour randonner dans la campagne du Derbyshire, et parlé anglais dans une ambince conviviale.
Et nous avons mangé de la pumpkin pie ! Yummy !


Hier soir, soirée Thanksgiving chez Vilka, qui travaille en génétique avec nous. Ce fut très chaleureux et international (elle avait invité tous les étrangers du département : allemands, grecs, italiens, et bien sur la Belge et la Francaise...), et nous avons pu vérifier encore une fois l'hospitalité et la gentillesse des anglais.

Ce soir, retour à l'International Society pour la Soirée Roumaine : encore des rencontres en perspective !

samedi 21 novembre 2009

John Rylands Library



La bibliothèque John Rylands, située dans le centre de Manchester, a été créée en 1889 par Mme Rylands, en mémoire de son mari, John Ryland, un riche industriel textile, passionné comme son épouse par les livres.
Le bâtiment est un bel exemple d'architecture gothique victorienne.
Aujourd'hui, en plus d'une partie de la collection originale de 40000 livres, elle accueille des expositions ; en ce moment sur Darwin et son oeuvre On the Origin of Species.
Elle parait austère de l'extérieure, mais l'intérieur est superbe. Elle se visite comme une église, en retenant son souffle. J'essaierai d'aller y travailler un jour !

Chester








dimanche 15 novembre 2009

Trip to Chester






Voilà, le week end touche à sa fin...

Nous fûmes bien occupées : shopping, concert de salsa celtique hier soir (original, mais pas mal du tout), puis journée à Chester avec the International Society aujourd'hui.


Chester est un village romain (enfin, anciennement, les Romains sont partis depuis bien longtemps...) pittoresque et agréable. La cathédrale est splendide -et la messe accomgagnée à l'orgue également-, les rues piétonnes parée de maisons "anciennes" mignonnes comme tout, et la rivière, sous une claire lumière d'hiver, offrait un paysage et des couleurs à couper le souffle.


Comme je suis fatiguée de ma longue expédition (1h de car quand même ! far far away en fait), je ne mettrai pas de photos de la ville ce soir... Mais j'ai envie malgré tout de vous faire rencontrer certains de ses sympathiques habitants : ne sont-ils pas mignons, les Anglais, aren't they ? ;)

mercredi 11 novembre 2009

Fletcher Moss Garden







Voici quelques photos du parc de Fletcher Moss, à Didsbury, célèbre pour son jardin botanique, et de l'Eglise St James, toute proche.
Nous assistons impuissants à la chute des dernières feuilles des érables du jardin, mi-novembre oblige... Mais rendez-vous au printemps, pour un feu d'artifice de couleurs !

Saint Mary's Hospital








Parce qu'il ne faut pas perdre de vue le but premier de ma présence ici, voici un petit aperçu de mon cadre de travail quotidien.
Le St Mary's Hospital, construit en 1790, est composé d'un bâtiment ancien "historique", classé, et d'un nouveau bâtiment tout neuf, presque complètement terminé, dans lequel s'est installé le service de génétique en juillet dernier.
Il y a en fait 3 hôpitaux reliés : la Royal Manchester Infirmary, hôpital d'adultes, le Royal Eye Hospital (pour les yeux, comme son nom l'indique), et le Royal Manchester Children's Hospital, où nous sommes.
Ultra moderne, c'est un endroit assez agréable à vivre, qui recèle plein de surprises -un poisson gigantesque brille au milieu d'une cour intérieure, un singe en métal te regarde par la fenêtre de la cafétéria, des papillons à foison pour décorer un mur blanc.
Le plus agréable ici, c'est les staffs : le mardi, séminaire à 12h30 -mais avant, un déjeuner est offert : il serait dommage d'être en hypoglycémie- puis staff commun avec les neurologues à 16h -c'est à qui apportera petits gateaux, chocolats (au whisky !), sans bien sûr oublier le thé, c'est sacré ! et les bouteilles de lait, et les tasses, et la thermos...
Surréaliste pour qui connait les staffs en France, qui commencent à 13h -et non seulement on ne déjeune pas avant, mais évidemment pas de sandwichs offerts- et qui terminent à 15h, (le médecin est un surhomme qui n'a pas le besoin primaire de se nourrir, voyons) ou à 17h, jusqu'à 19h. Et après, seulement, tu es libre pour voir les entrants de la journée, puis pour gérer les problèmes de l'après midi, et à 21h, tu y es toujours.
Ici, les réunions sont plus informelles. Chacun apporte sa tasse de thé, même les orateurs -chacun a toujours une tasse de thé à la main de toute façon, ici les Anglais sont fidèles à leur réputation.
Et bien sûr, le must, c'est qu'à 17h, extinction des feux ! C'est l'heure de rentrer à la maison... Je suis en train de prendre de (très) mauvaises habitudes. Comment vais-je faire en rentrant à Paris ? Et si je ne rentrais pas ? ;)

samedi 7 novembre 2009

The Royal Exchange Theatre









Utilisé entre 1792 et 1968 comme bourse d'échange pour le textile et le coton -il fut même, entre 1914 et 1931, la plus grande bourse d'Angleterre-, reconstruit 3 fois, démoli pendant la seconde guerre mondiale, le Royal Exchange ressurgit de ses cendres en 1976, lorsque Michael Elliott, Caspar Wrede, Richard Negri, James Maxwell and Braham Murray fondèrent le Royal Exchange Theatre.

"Architecture" mancunienne













Manchester City Center

Aujourd'hui, promenade dans le centre de Manchester. Si ce n'est effectivement pas à proprement parler un belle ville, elle a néammoins beaucoup de caractère et de charme. Les immeubles de pierre rouge datant de la révolution industrielle se mêlent aux bâtiments modernes, et aux vieux immeubles réhabilités mêlant briques et verre : un style unique !


Picadilly Garden, la place principale




la grande roue, le Triangle, un centre commercial


la Cathédrale

Autre atout, et pas des moindres : un nombre impressionnant de boutiques, parmi lesquelles Radley (marque de sacs ayant pour emblème un scottish terrier, inconnue en France malheureusement, ceux qui ne connaissent pas peuvent cliquer sur le lien ci-dessous), des grands magasins présentant déja fièrement leurs vitrines de Noël, la grande librairie Waterstone, avec des livres sur 4 étages, et plein d'autres ; comme il faisait beau, nous ne nous sommes pas attardées à faire du shopping, mais les adresses sont notées :)L'animation qui règne dans le centre ville est impressionnante, entre les passants pressés, les groupes de musiciens, les lumières qui s'allument les unes après les autres... Oui, à 16h, la nuit commence à tomber, et avec elle revient la pluie.

vendredi 6 novembre 2009

Novembre


Ca, c'est la vue que j'avais de ma fenêtre en me réveillant ce matin : le fameux fog ! Pas étonnant que les feux d'artifices aient été invisibles hier soir...

Bonfire Night


En 1605, Guy Fawkes, à la tête d'un complot de catholiques anglais, tenta, de tuer Jacques Ier d'Angleterre, sa famille et la plupart des membres de l'aristocratie d'un seul coup, en faisant exploser le bâtiment de la Chambre des Lords, au Palais de Westminster, lors d'une session du Parlement. Fawkes fut découvert et arrêté dans la cave au matin du 5 novembre alors qu'il s'apprêtait à mettre le feu à trente-six barils, soit 670 kg, de poudre. Par autorisation spéciale du Roi, il fut torturé pendant les jours suivants et révéla le nom de ses complices. Jugé pour haute trahison, il fut condamné à être pendu, étripé puis coupé en morceaux. Toutefois, il parvint à s'échapper, se brisa le cou et mourut avant que la pendaison ne mît fin à ses souffrances.

Cet épisode, appelé la Conspiration des Poudres, est fêtée par les Anglais le 5 novembre, lors de la Bonfire Night, ou Guy Fawks Night.

Sauf que tirer un feu d'artifice sous la pluie et dans le brouillard, ça ne rend pas grand chose. Alors ils ont trouvé la parade : ce n'est pas un, mais plusieurs feux qui ont "illuminé" le ciel de Manchester hier soir. Oui, j'ai mis des guillemets, car on a entendu beaucoup de pétards, mais pas vu grand chose... Les bruits venaient de tous les côtés à la fois, en même temps, sans crier gare, entre 19 et 23h : il fallait avoir les yeux au ciel au bon moment, en fait.

Donc, les bruits des feux d'artifices étaient bien sympas, mais vous devrez me croire sur parole car je n'ai pas pris de photos (j'ai bien tenté, mais elles sont noires) :)

Hier soir 5 novembre, c'était également l'anniversaire de Muna, une des internes, qui a invité un petit groupe au restaurant pour fêter ça. Lors de cette soirée, j'ai découvert, d'une part, que la nourriture anglaise peut être délicieuse (je parle du cheesecake aux fruits rouges, pas de la pizza, qui n'est pas un plat typiquement mancunien -un plat anglais à la fois, pour tester, je me suis dit que c'était suffisament aventureux), et d'autre part, que la gentillesse et l'hospitalité légendaires des anglais du Nord n'est vraiment pas une légende ! Chacun faisait des efforts pour être compris et comprendre, et les 2 étrangères se sont senties comme chez elle, adoptées. En toute simplicité.

La fête foraine dans Platts Fields Park, hier soir (non il n'y a pas de lac, vous l'avez deviné, c'st une gigantesque flaque d'eau...)

mardi 3 novembre 2009

lundi 2 novembre 2009

Quand il pleut...


Ca n'arrive pas souvent, mais, il faut avouer que, parfois, il pleut à Manchester.
Alors, que fait-on dans ces moments là ?
- on sort se promener dans la forêt, ou au bord de la rivière, en admirant les couleurs de l'automne qui se reflètent dans les flaques d'eau,
- on va boire une bière dans un pub anglais, qui ressemble à un vrai pub : on profite du "Didsbury beer festival" qui se tient fort opportunément en ce moment (et ce pour une durée indéterminée, qui pourrait bien être 12 mois, ça ne m'étonnerait qu'à moitié)
- on va faire du shopping, puisque les magasins sont quasiment tous ouverts tous les jours même le dimanche, et les vendeurs très accueillants (ils m'ont même repris ma clé 3G qui ne fonctionnait pas sur mon ordinateur),
- on travaille, car le St Mary Hospital est tout neuf, très moderne, et très agréable, et les gens du service sont adorables,
- on va au restaurant indien ou pakistanais dans Wilmslow Road, on a l'embarras du choix puisqu'ils sont si nombreux,
- on admire les saris et autres vêtements indiens dans les boutiques de ce même quartier,
- on va acheter ou admirer -selon son budget- un bijou dans une des innombrables bijouteries qui alternent avec les restos indiens dans cette même rue,
- on va courir sous la pluie, de toute façon quand on est mouillé, après 20 secondes, on ne peut pas l'être d'avantage (bon, ça c'est pour Nicole, je n'ai pas encore eu le courage de tester)
- on fête Bonfire Night, le 5 novembre, avec des feux d'artifice, en mémoire de Guy Fawks, un conspirateur catholique qui voulait faire exploser le Parlement de Westminster, en 1605 (merci Pr Donnai, pour cette leçon d'histoire anglaise !) -et en même temps, l'anniversaire d'une assistante du service de génétique,
- ou alors... on va prendre un chocolat chaud avec une part de gateau au chocolat dans le salon de thé cosy du Fletcher moss Park. Et c'est peut être là qu'on est le mieux, certains l'ont bien compris...

dimanche 1 novembre 2009

L'aventure commence...

Le 31 octobre. Jour d'Halloween.
Sous un soleil radieux, l'avion survole la campagne anglaise, puis se pose, Manchester, me voilà.
Didsbury, plutôt. Petite ville dans la proche banlieue de la grande, avec ses jolies maisons typiques du début du siècle. Plein de feuilles mortes sur les trottoirs. Les dernières feuilles de l'automne aux arbres, rouges, jaunes, oranges. Et les citrouilles d'Halloween, bien sûr !
Balade dans un parc. les écureuils jouent à cache-cache avec les chiens qui font leur promenade vespérale. Les canards se pressent autour d'une bienfaitrice qui leur a apporté du pain. La lune se lève au dessus du stade de foot (rugby ? un sport avec un ballon et des joueurs en équipe...). Il est 16h.
Le soir, les rues s'animent. Diables, démons, monstres en tout genre. De 7 à 77 ans. Les filles sont très court-vêtues, qui a dit qu'il faisait froid à Manchester ? Ici, Halloween, c'est du sérieux.
Un chanteur de rock joue en grattant sa guitare au milieu de cette effervescence.
Nous avions oubliés nos balais, nous rentrons en bus.

Avant

Avant de commencer cette aventure, j'étais interne en hépatologie pédiatrique, dans un grand service renommé. 80h par semaine. Lorsque j'ai émis l'idée de faire un stage à l'étranger, les réactions de ma hierarchie ont été, soit négatives, soit incrédules. "Ca ne se fait pas". Voyons, quelle idée, un interne ça reste dans son service, ça travaille, ça se forme, à la rigueur, mais en France, au profit des hôpitaux français. Après des mois de démarches administratives, des liasses de papiers (du consentement du chef de service d'accueil à celui du directeur de l'hôpital d'arrivée, en passant par la DRASS de Paris et la femme de ménage du service), j'ai fini par enfin obtenir un accord de stage.
J'ai le droit de me former ! en génétique ! Dans un -voire LE- meilleur service d'Angleterre. Merci Paris, merci mes sponsors, merci merci.
Mes chefs en hépato étaient vaguement au courant de mon départ prochain. Enfin, un chef, ça n'est pas compliqué. Même avec une seule interne survivante au bout de 6 mois passés parmi eux, sur 3 internes initialement, pas question de modifier ses habitudes. Les seules choses qui les intéressaient en cette fin de semestre, était : "quand est-ce que vous faites votre pot de départ ?", ainsi que "aurez-vous bien fini de dicter tous vos compte-rendus ?"
La routine, quoi.
Le dernier jour, on m'a enfin demandé : "et au fait, que vas tu faire à Londres ?"
Manchester, je vous dis ! Manchester, répète-je, à tous mes amis qui me demandent encore et toujours où je vais, déja ? Manchester, son club de foot, sa bière, et surtout, son climat... Manchester, je réponds, et mon interlocuteur me regarde d'un air désespéré, presque en s'excusant d'avoir posé la question.
Manchester, qui résonne à mes oreilles comme un grand bol d'air.
Manchester.
Enfin !





Bienvenue !
Pourquoi un énième blog sur la Toile ?
A Manchester pour 6 mois, interne de pédiatrie dans le monde de la génétique anglaise, je découvrirai un pays, une culture, des gens. Si vous voulez me suivre dans cette aventure, je vous ferai partager mon quotidien. A l'hôpital, en ville, ou dans la campagne du Nord de l'Angleterre, c'est parti, allons-y !